20 décembre 2005

À Nadia Anjuman Herawi, poète



Nadia Anjuman Herawi s'est éteinte le 4 novembre 2005 à Herat, en Afghanistan, où elle résidait. Ayant, sans doute, succombée sous les coups de son mari.
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COLÈRE. Sous le régime Taliban, Nadia Anjuman, vous aviez avec d'autres femmes du cercle littéraire d'Herat enseigné la littérature, sous couvert de cours de couture, à de jeunes filles. Cette passion pour la littérature aurait pu à l'époque vous condamner à mort, puisque l'instruction des filles était strictement interdite. Mais, à l'heure où l'Afghanistan se remet de ses blessures, c'est à un ennemi autrement plus familier et proche que vous avez eu à faire ; votre son propre mari.

TRISTESSE. Alors que votre talent était en train de s'éclore, c'est comme si la "Fleur rouge sombre", titre de votre premier recueil de poèmes, avait été fauchée ; coquelicot fragile gâté avant l'heure par une brutale barbarie.
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Nadia, je ne vous connaissais pas, et je n'ai pu lire que quelques traductions de vos poèmes, en anglais, mais avec émotion, mes pensées vous accompagne, vous, l'intellectuelle, la résistante, la passionnée, la mère, la femme, la poète.

Emplie de mélancolie et de tristesse ...
Mes ailes sont refermées et je ne peux voler...
Je suis une femme Afghane et pour cela doit pleurer.

disiez-vous dans l'un de vos poèmes, ils vous ont finalement tout pris, jusqu'à la liberté de pleurer, mais méritiez-vous pour autant d'être tuer.